Clermont Pépin

Clermont Pépin (15 mai 1926 - 2 septembre 2006) reçut ses premières leçons de piano et d'harmonie dans son village natal en Beauce auprès de Georgette Dionne-Lagacé. À 12 ans, Wilfrid Pelletier le présenta comme compositeur et chef d'orchestre à une matinée des Concerts symphoniques de Montréal.
En 1937, Pépin reçut un prix spécial de la Canadian Performing Rights Society pour son Invention pour piano et un Ave Maria. L’Orchestre symphonique de Québec présenta, le 23 janvier 1939, une symphonie de Pépin. Il y reçut alors une bourse de 500 $ du comité de l'orchestre. Il se rendit ensuite à Montréal pour étudier le piano et l'écriture. Boursier du Curtis Institute de Philadelphie (1941-1944), il y étudia avec Jeanne Behrend (piano) et Rosario Scalero (composition). De retour à Montréal, il s'inscrivit au CMM (1944-1946), où il y étudia le piano, la composition, la musique de chambre et la direction d’orchestre. Trois bourses de la CAPAC lui permirent ensuite d'étudier au RCMT (1946-1949). À sa sortie, il remporta la bourse Eaton Graduating Scholarship au montant de 1000 $.
Gagnant du Prix d'Europe 1949 comme pianiste, Pépin fit un séjour prolongé à Paris (1949-1955). Il y travailla le piano et la composition. Au Conservatoire de Paris, il suivit les cours d'analyse d'Olivier Messiaen. Parmi ses condisciples se trouvaient Boulez et Stockhausen. Il s'initia à la technique sérielle et il avouera : « Je n'aimais pas la musique sérielle, mais elle m'intriguait. Ce n'est que peu à peu que j'ai commencé à employer cette technique dans mes œuvres jusque-là tonales. » À Paris, il exécuta, avec sa première femme, la pianiste Raymonde Gagnon, la version à deux pianos de son ballet Les portes de l'enfer.
De retour à Montréal, Pépin devint professeur de composition au CMM (1955-1964) ainsi que directeur des études avant d'accéder à la direction de l'établissement (1967-1973). Il y forma de nombreux élèves, notamment Micheline Coulombe-Saint-Marcoux, François Dompierre, André Gagnon, Jacques Hétu et André Prévost. Il poursuivit néanmoins son activité créatrice et fit entendre, en 1957, son Quatuor no 2, sa première œuvre entièrement sérielle, ainsi que sa Symphonie no 2, commande de la SRC pour Les Petites symphonies.
Séduit par le théâtre et la danse, Pépin écrivit successivement deux ballets. Pour la première fois, Pépin introduisit des éléments de jazz dans sa musique. Il signa de nombreuses partitions de musique de scène pour des productions du Théâtre-Club et du Théâtre du Nouveau Monde (1956-1964). Il revint au grand orchestre quand l'OSM lui commanda Quasars, Symphonie no 3, une œuvre dans laquelle il révéla son intérêt pour les sciences de l'espace.
En 1964, Pépin entreprit une série d'œuvres ayant pour titre Monade. Dans ces œuvres, le style de Pépin évolue vers un certain dépouillement, mais la manipulation des sons et des rythmes s'affirme toujours aussi originale. Prismes et cristaux, pour grand orchestre à cordes, marqua un retour au classicisme inspiré du prélude et de la fugue. Dans Interactions, commande de la SMCQ, le compositeur reprit ses thèmes favoris de l'astronomie et de l'espace. Parmi ses dernières œuvres, citons Te Deum pour chœur et ensemble instrumental; La Messe sur le monde; Prélude et passacaille sur le nom de Gilles Lefebvre; et Trois improvisations.
Pépin ne se limita pas seulement à la composition. En effet, en 1963, il fut un des fondateurs du Centre d'études prospectives du Québec. Conseiller cadre au MACQ (1974-1977), Pépin fut de nouveau professeur d'écriture et de composition au CMM et au CMQ de 1978 à 1987. Il siégea également pendant plusieurs années au conseil d'administration de la CAPAC dont il fut vice-président (1966-1970) et président (1980-1982). Il fut aussi président national des JMC (1969-1972).
En 1980, Pépin fonda sa propre maison d'édition, Les Éditions Clermont Pépin, dans le but de publier l'intégrale de ses œuvres. La même année, le Concours international de musique de Montréal inscrivit sa Sonate pour piano à titre de pièce imposée. RCI lui a consacré un volume de sa collection Anthologie de la musique canadienne paru en 1980 (4-ACM 5). Depuis 1985, le Concours Clermont-Pépin octroie des bourses à des jeunes musiciens de la région de la Beauce. Pépin a remporté le Prix de musique Calixa-Lavallée en 1970 ; il fut nommé officier de l'Ordre du Canada (1981) et officier de l'Ordre national du Québec (1990). En 2003-2004, il fut boursier du Michener Visitor Fund à la Queen's University, un associé du Centre de musique canadienne et membre de la Ligue canadienne de compositeurs.
Il a épousé en secondes noces la violoniste Mildred Goodman.
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